Première édition du Salon de l’Assurance Vie,retour (en images)

Message de Mme Oumou Niang Touré, Présidente de la FSSA

À l’occasion de la première édition du Salon de l’Assurance Vie

Mesdames, Messieurs, chers partenaires,

Au nom de l’ensemble des acteurs du secteur de l’assurance, je vous souhaite la bienvenue à cette première édition du Salon de l’Assurance Vie, organisée par la Fédération Sénégalaise des Sociétés d’Assurance (FSSA), que j’ai l’honneur de présider.

Ce salon se veut un espace de réflexion inclusive rassemblant l’ensemble des parties prenantes de l’écosystème assurantiel : décideurs, régulateurs, syndicats, partenaires, associations de consommateurs, institutions académiques, assurés, bénéficiaires, étudiants, etc. Il s’inscrit dans notre volonté commune de positionner l’assurance vie comme levier stratégique de souveraineté économique, en phase avec la vision portée par Son Excellence Monsieur Bassirou Diomaye FAYE, Président de la République du Sénégal, à travers le Programme Vision 2050 visant un Sénégal souverain, prospère et juste.

Le rôle stratégique de l’assurance

L’assurance joue un rôle fondamental dans la protection des personnes et des biens, et participe activement à la résilience de notre tissu économique. En amortissant les chocs économiques liés aux sinistres, elle permet aux entreprises de poursuivre leurs activités et préserve l’emploi.

Au-delà de sa fonction protectrice, l’assurance — et notamment l’assurance vie — constitue un puissant outil de mobilisation de l’épargne intérieure. À travers des contrats à long terme, les assureurs vie collectent des ressources significatives qui sont ensuite investies dans des secteurs clés de développement.

Quelques repères sur le marché sénégalais

En 2024, le marché sénégalais compte :

• 27 compagnies d’assurances : 18 en assurance dommages, 9 en assurance vie ;

• 3 sociétés de réassurance (dont la SENRE) ;

• 1 société spécialisée dans les risques agricoles (CNAAS) ;

• 1 société spécialisée en assurance-crédit et cautionnement (SONAC) ;

• 3 mutuelles (dont une en assurance vie) ;

• Des pools de coassurance (TPV, pétrole et gaz) ;

• Un Fonds de Garantie Automobile, un système de constat amiable gratuit (TAXAWU LEEN) ;

• Une Nouvelle Prévention Routière ;

• Un GIE FSSA Technologie, moteur de la transformation digitale du secteur.

Des chiffres encourageants en 2024

• Chiffre d’affaires : 291 milliards FCFA (+7 % vs 2023)

• Prestations versées : 133 milliards FCFA (+11 %)

• Placements : 599,17 milliards FCFA (+17,6 %)

  • Dominés par : dépôts bancaires (42 %), valeurs mobilières (28 %), participations (13 %), immeubles (8 %)

Le secteur représente plus de 3 200 emplois directs, sans compter les emplois indirects (experts, garagistes, agents de terrain...).

Défis et perspectives de l’assurance vie

Malgré ces avancées, le taux de pénétration de l’assurance reste faible au Sénégal et en Afrique. En 2024 :

• Contribution de l’assurance au PIB : 1,45 % (dont 0,53 % pour l’assurance vie)

• Prime moyenne par habitant : 15 467 FCFA (≈ 24 €)

• En Afrique : moins de 1 % des primes mondiales, avec une prime moyenne de 46 USD par habitant

  
  

Ce retard s’explique par plusieurs facteurs :

• Facteurs socioculturels : solidarité traditionnelle, tontines, proximité sociale

• Offre inadaptée : produits peu adaptés, distribution insuffisante, sinistres mal gérés

• Contraintes structurelles : faible bancarisation (26 % en 2023), faible inclusion financière, fiscalité pénalisante

• Autres obstacles : formation insuffisante, bancassurance peu développée, tarification incontrôlée, concurrence désordonnée.

  
  

Promouvoir une assurance inclusive et accessible

Face à ces défis, l’assurance vie doit être perçue comme un outil de développement durable. Sa capacité à mobiliser l’épargne peut soutenir la croissance économique, à condition de :

• Favoriser la défiscalisation des produits d’assurance vie,

• Stimuler la bancassurance,

• Adapter l’offre aux réalités locales,

• Renforcer la formation des acteurs,

• Étendre les canaux de distribution,

• Appuyer la Stratégie Nationale d’Inclusion Financière (SNIF), qui promeut la microassurance et l’accessibilité des produits.

L’assurance vie, si elle est bien promue, peut devenir un puissant moteur de résilience, d’épargne, et de croissance inclusive. Il nous appartient, en tant qu’acteurs économiques, d’œuvrer ensemble — public et privé — à bâtir un secteur assurantiel solide, accessible et au service du développement du Sénégal.

Je vous souhaite à toutes et à tous des échanges riches, constructifs et porteurs d’espoir pour l’avenir de notre secteur.

Je vous remercie.